Le frelon asiatique a été observé pour la première fois en France en 2004 en Lot-et-Garonne, provenant probablement de conteneurs de poteries chinoises importées via le port du Havre. En 2020, l’insecte aurait colonisé presque toute la France. La commune de Saint-Germain-du-Corbéis n’est pas épargnée par le frelon à pattes jaunes mais une Corbenoise veille au grain et lui a déclaré la guerre.
Rencontre avec Marion THEPAULT.
Qui êtes -vous ?
Je m’appelle Marion, j’ai 27 ans et je suis corbenoise depuis toujours. Je suis passionnée par la nature, passionnée par les chevaux. Je monte depuis l’âge de 8 ans et je travaille dans un élevage de chevaux de course.
Comment est né votre intérêt pour le frelon asiatique ?
Mes parents possèdent des ruches, mon père m’a transmis sa passion des abeilles dès le plus jeune âge. L’arrivée du frelon asiatique sur notre territoire constitue une menace pour les abeilles depuis une dizaine d’années. Il est aujourd’hui considéré comme l’une des causes majeures de leur surmortalité et elles n’ont pas encore mis en place de stratégie de défense efficace contre ses attaques dévastatrices.
Posté en vol stationnaire près de la ruche ou posé directement sur la planche d’envol, le frelon se jette sur les butineuses qui reviennent chargées de pollen. Il dépèce alors l’abeille pour n’emporter que le thorax, riche en protéines.
Pourquoi avons-nous besoin des abeilles ?
Les abeilles ont un rôle essentiel dans la pollinisation. Une plantation agricole sans abeilles ne donnera pas, ou peu de légumes, de fruits ou de graines. Face à ce constat, j’ai donc entrepris de recenser tous les nids de frelons asiatiques sur la commune et de les positionner sur une carte. Dès que j’en repère un, je préviens la Mairie. Les services techniques peuvent ainsi intervenir pour sécuriser la zone avant l’intervention d’un professionnel pour détruire le nid.
Les frelons asiatiques sont-ils dangereux pour l’homme ?
Pas de danger si on ne s’approche pas d’eux, il faut garder une distance d’au moins 5 mètres avec un nid. Ils sont très sensibles aux vibrations à terre, s’ils se sentent menacés, ils peuvent procéder à une attaque collective.
Comment se forme un nid ?
Le nid du frelon grossit progressivement du printemps à l’automne pour atteindre, fin octobre, sa taille maximale. Il est composé d’éléments naturels agglomérés avec la salive de l’insecte.
Un nid compte environ 2 000 frelons. Une colonie est composée d’ouvrières (femelles stériles), d’une reine, de mâles et de femelles sexuées. Entre avril et novembre, elle peut générer jusqu’à 13 000 individus, dont au moins 500 fondatrices parmi les femelles sexuées. A l’automne, lorsque la vieille reine meurt, ces fondatrices quittent le nid dans lequel elles ne reviendront pas et où le reste de la colonie meurt. Certaines seront fécondées et commenceront un nouveau nid.
Constatez-vous une évolution du nombre des nids ?
Il semblerait que la tendance soit plutôt à la baisse, j’ai comptabilisé 17 nids sur la commune en 2023 et moins de 10 en 2024.
Comment les habitants peuvent-ils contribuer ?
En essayant de piéger les reines au printemps. Il existe un piège tout simple : mettre dans une bouteille en plastique de la bière brune (1/3), du sirop de cassis (1/3) et du vin blanc (1/3). Le vin blanc est un répulsif pour les abeilles qui ne se feront pas piéger.
Comment détruire un nid ?
Il ne faut surtout pas agir seul mais faire appel à une société spécialisée qui détruira le nid en introduisant un produit, respectueux de l’environnement, à l’aide d’une perche, d’un paintball ou d’un drone. Pour plus d’informations, vous pouvez suivre Etienne LGF sur Facebook ou sur YouTube.
Peut-on régler totalement le problème ?
On ne peut pas l’éradiquer mais on peut le contenir.